Le Cerf élaphe est la plus imposante des espèces sauvages qui peuplent les montagnes des Alpes-Maritimes. Diverses données attestent de sa présence ancienne dans le département et ce jusqu’au 15ème siècle. Cependant au 19ème siècle, l’espèce n’est plus mentionnée confirmant sa disparition.
Sept opérations de réintroduction, réalisées entre 1954 et 2003, sont à l’origine de son renouveau. L’espèce s’est développée très lentement les premières décennies pour coloniser progressivement différents massifs. Les 2 dernières réintroductions ont favorisé un accroissement plus rapide du fait d’un nombre plus élevé d’animaux lâchés.
Depuis 2021, la FDC06 a lancé de nouvelles actions de repeuplement.
Le brame
Si ce terme désigne tout à la fois le cri poussé par les mâles adultes et la période de reproduction de l’espèce, il est la manifestation comportementale la plus caractéristique chez le Cerf élaphe. Au cours de cette période, les grands mâles essaient de s’accaparer le plus de femelles possible, de défier les concurrents et de repousser les ardeurs de jeunes mâles. Au début de l’automne, puissance des brames, poursuites et combats sont journaliers.Il n’en demeure pas moins que cette période cruciale dans le cycle biologique de l’espèce requiert une grande tranquillité afin d’éviter d’en perturber son déroulement normal. Localement, l’importance des dérangements humains a conduit au décantonnement des animaux au profit de zones de brame de substitution, plus tranquilles mais de moindre qualité.
Le Cerf élaphe est aujourd’hui présent sur 85 communes du département. Il évolue depuis le maquis à chêne liège de l’Estérel jusqu’aux pelouses alpines du Mercantour, où il exploite les milieux forestiers et les milieux ouverts. En 1986, le nombre de cerfs était estimé à moins de 500 individus pour approcher les 4000 en 2006. A présent, la répartition de l’espèce permet de différencier 10 noyaux de population dont les effectifs oscillent entre 150 et 1400 animaux. Le cerf est bien représenté dans les Préalpes du Cheiron mais également dans les vallées de la Haute Tinée, du Haut Var et du Haut Cians où les échanges entre ces noyaux mitoyens demeurent réguliers. Sur l’Estérel, les effectifs sont faibles et les possibilités d’extension réduites à cause des infrastructures routières et de l’urbanisation. Espèce gibier, le Cerf élaphe est soumis au plan de chasse.
Depuis 1986, la FDC 06 procède au dénombrement des principales populations de cerfs du département durant l’hiver à l’aide de recensements aériens par hélicoptère. Cette méthode s’appuie sur le confinement des cerfs sur des secteurs refuges lors de forts enneigements et consiste à dénombrer les animaux en un seul passage par un survol de leur quartier d’hivernage. Cette méthode de recensement par hélicoptère présente une grande souplesse d’organisation, offre des conditions d’observations remarquables, réduit les inconvénients des doubles comptages et permet de prospecter de vastes surfaces en peu de temps en s’affranchissant du relief accidenté des sites montagneux.
PRÉLÈVEMENTS DE CERFS DEPUIS 1986 DANS LES ALPES-MARITIMES
Pour en savoir plus
Lire la fiche « cerf » de l’Office français de la biodiversité (OFB)