Contrairement aux autres ongulés sauvages présents dans le département, le mouflon méditerranéen n’est pas considéré comme une espèce autochtone. En effet, les différentes populations de mouflons des Alpes-Maritimes sont toutes issues d’introductions conduites entre 1950 et 2003.
Les populations de mouflons des Alpes-Maritimes proviennent d’une série d’opérations d’introductions. C’est en tout 236 animaux qui ont été lâchés sur 11 sites concernant 10 communes entre 1949 et 1989. Le département compte aujourd’hui 6 populations distinctes totalisant près de 1395 individus au dernier recensement (chiffre revu à la baisse depuis). Il existe 2 noyaux importants en zone de haute montagne dans le massif du Mercantour, deux en zone de moyenne montagne sous influence méditerranéenne (Estéron et Tournairet).
L’espèce occupe des milieux de haute montagne sur le massif du Mercantour et de moyenne montagne sur la vallée de l’Estéron et le massif du Tournairet.
Elle est soumise au plan de chasse légal sur l’ensemble du territoire national.
Présent en Corse, en Sardaigne et à Chypre, le Mouflon de Corse est considéré comme un descendant de moutons primitifs, domestiqués à partir de mouflons du Proche Orient, qui ont été introduits sur ces îles méditerranéennes au 6ème ou 7ème siècle avant notre ère. Retournés à l’état sauvage, ces moutons primitifs auraient donné naissance aux mouflons qui peuplent aujourd’hui ces 3 îles.
Dès le 18ème siècle des individus originaires de Corse et de Sardaigne ont été acclimatés dans de nombreux pays européens tout en subissant au passage des croisements avec diverses races d’ovins domestiques et sauvages. Au vu de ces croisements, les populations continentales sont aujourd’hui classées comme Mouflon méditerranéen pour les distinguer des populations insulaires et prendre en compte des différences morphologiques.
Le mouflon se caractérise par une propension limitée à coloniser de nouveaux secteurs en comparaison des autres ongulés sauvages. En effet, malgré un nombre élevé d’individus introduits, il s’est faiblement développé et peu dispersé depuis les sites de lâcher.
L’espèce s’est également révélée moins bien adaptée à la haute montagne comme en témoignent les cas successifs de mortalité d’un grand nombre d’individus lors d’enneigements importants et prolongés. Avec l’arrivée du loup, le mouflon s’est montré très sensible à la prédation et les populations du Mercantour ont accusé une chute de leur effectif durant les premières années. La baisse des plans de chasse et, probablement, une adaptation comportementale de l’espèce semblent à présent se traduire par une stabilisation des effectifs voire un léger accroissement.
EVOLUTION DES PRÉLÈVEMENTS DE MOUFLONS DANS LES ALPES-MARITIMES
POUR EN SAVOIR PLUS
Lire la fiche « Mouflon » de l’Office français de la biodiversité (OFB)